Le baby blues est une période de grand doute : le bébé est là, tout s’est bien passé et pourtant on est anxieux, dérouté, mélancolique. Quelles sont les raisons de cette mini dépression ? Est-ce grave ? Et combien de temps cela peut-il durer ?
Le baby blues est un état de fatigue physique et émotionnel
On se sent vidé. L’euphorie de la naissance retombe d’un coup. Il apparaît dans les 3 à 10 jours (parfois plusieurs semaines) suivant l’accouchement. Il peut toucher les deux parents. Le père sera plus discret sur le sujet car cela est moins accepté que pour la mère. « Il n’a pas accouché, pourquoi aurait-il le baby blues ?! ». Il faut en discuter ensemble et admettre que c’est normal. Il ne faut pas cacher ce malaise mais plutôt se laisser aller et souvent pleurer de longues heures… Selon certains psychanalystes, ce mal-être serait nécessaire pour la relation mère-enfant.
Comment est-ce provoqué ?
Après la naissance, une chute brutale d’hormones (œstrogènes et progestérones) pourrait en être la cause mais ce n’est qu’une partie infime de la raison de cet état. La mère peut être jalouse de son enfant. Pendant neuf mois elle est le sujet de toutes les attentions et peu de temps après, il n’y en a que pour le bébé. Elle peut ressentir un vide : celui de ne plus avoir l’enfant dans son ventre. Il s’agit surtout du poids de la responsabilité qui pèse d’un coup sur elle, et de la difficulté à se rendre compte qu’elle devient mère. Il y a une crainte de ne pas être à la hauteur, d’être un mauvais parent. C’est souvent accentué par la fatigue et les émotions accumulées durant les derniers jours de grossesse et l’accouchement. D’ailleurs vous êtes un peu plus irritable, à fleur de peau, hypersensible… Ce n’est pas évident de réaliser qu’en plus de votre statut de femme ou d’homme vous devenez une mère ou un père. Vous quittez définitivement l’enfance avec parfois un peu de nostalgie.
Quelles sont les autres complications possibles ?
Le baby blues n’est pas grave en soi, et même normal mais il ne faut pas qu’il ne dure trop longtemps. Si c’est le cas, on parlera de dépression post-partum. Les manifestations peuvent être multiples comme une indifférence de votre part envers le bébé ou une trop grande inquiétude, presque maladive. Ou encore des crises d’angoisse, une respiration difficile, des insomnies, une dévalorisation, l’anorexie… Il faut consulter un médecin et se faire aider car la santé de l’enfant peut en pâtir. On a déjà vu des femmes se réfugier dans des gestes machinaux sans aucune tendresse sur le bébé. Ainsi, il se détournait de sa mère et même parfois arrêtait de s’alimenter. La dépression post-partum concerne 1 mère sur 10 et atteint généralement des personnes déjà fragiles psychologiquement (problèmes familiaux,…). Encore une fois il ne faut pas rester seul(e) et en parler autour de soi (famille, amis, spécialistes…). Cela est souvent amplifié par les nuits courtes, le peu de contact avec le monde extérieur, l’éloignement du conjoint…
Conclusion
Pour finir c’est un état difficile à prévoir et à gérer pour les nouveaux parents et l’entourage. Reposez vous et acceptez de l’aide à la maison (tâches ménagères, garde du bébé un soir…). Ne prenez pas tout à cœur (il est 4h du matin, il pleure et vous avez les mains dans le caca), l’allaitement se passe mal, vous avez des soucis avec le mode de garde… Ce n’est pas grave ! No stress ! Le rôle du conjoint est important notamment avec de petites attentions, des compliments, de la patience… Si le baby blues ne passe pas, une petite discussion avec un psychothérapeute peut faire le plus grand bien.
Il faut trouver un nouvel équilibre entre vie conjugale et familiale.